L'intelligence artificielle en France : adoption croissante mais perception contrastée
- Jean-Philippe DUGAULT
- 30 mars
- 4 min de lecture

L'intelligence artificielle (IA), et notamment l’IA générative, gagne du terrain en France, avec une adoption en forte hausse. Selon le dernier Baromètre du numérique du CREDOC qui vient d'être publié (https://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/barometre-du-numerique_edition_2025_RAPPORT_mars2025.pdf), un tiers des Français déclarent avoir déjà utilisé des outils d'IA en 2024, soit une augmentation de 13 points par rapport à 2023. Cependant, cette progression rapide s'accompagne de réserves et de craintes, notamment sur son impact sur l’emploi. Pour les communicants publics, l’utilisation de l’IA interroge, chacun essayant de déterminer les limites de l’usage raisonnable de l’IA générative. Mieux comprendre comment les français utilisent cette technologie constitue un éclairage pour mieux cerner les enjeux.
Une adoption en forte croissance, surtout chez les jeunes
L'utilisation de l'IA dans la vie privée progresse sensiblement (26 %, +10 points en un an), dépassant de peu son usage professionnel (22 %, +10 points également). Sans surprise, les jeunes de 18 à 24 ans restent les plus adeptes : 69 % l'ont déjà intégrée dans leurs études ou leur activité professionnelle, contre 41 % des 25-39 ans. De même, 58 % des 18-24 ans utilisent l'IA dans leur vie personnelle, bien au-dessus des 41 % des 25-39 ans.
Toutefois, un écart de genre persiste : les hommes ont davantage recours à l'IA que les femmes, tant dans la sphère privée (30 % contre 22 %) que professionnelle (25 % contre 20 %). Des études récentes suggèrent qu'un manque de confiance en elles des femmes pourrait expliquer cette différence, celles-ci exprimant plus fréquemment un besoin de formation pour utiliser l'IA.
Une technologie qui suscite encore de la méfiance
Malgré cette adoption grandissante, la méfiance envers l'IA reste prédominante : 56 % des Français expriment un manque de confiance, dont 21 % une forte défiance. Cette perception varie fortement selon le degré d'exposition à l'IA : 74 % des utilisateurs d'IA se déclarent confiants, contre seulement 26 % parmi ceux qui ne l'ont jamais testée. La question demeure : les plus curieux sont-ils naturellement plus enclins à faire confiance à l'IA, ou est-ce son usage qui renforce cette confiance ?
Les hommes font davantage confiance à l'IA que les femmes (45 % contre 38 %), et l'âge joue également un rôle : 70 % des plus de 70 ans se montrent sceptiques, contre seulement 38 % des 18-24 ans.
Un impact sur l'emploi perçu comme une menace
L'IA est principalement perçue comme une menace pour l'emploi (62 % des Français partagent cette crainte). Ce chiffre contraste avec l'opinion sur l'avènement d'internet en 2008, où 84 % des Français considéraient le numérique comme une opportunité pour l'emploi.
Les résultats sont plus partagés concernant la création artistique : 53 % estiment que l'IA la menace, tandis que 50 % voient une opportunité pour l'éducation et la formation. Concernant l'environnement et le développement durable, l'opinion reste divisée à parts égales (48 % menaces, 48 % opportunités).
Les jeunes se montrent plus optimistes : 50 % des 12-17 ans voient l'IA comme une chance pour l'emploi, bien en deçà des 87 % qui, en 2008, considéraient internet comme une opportunité professionnelle. Pour la création artistique, seuls 59 % des jeunes perçoivent l'IA positivement, contre 71 % qui pensaient la même chose d'internet en 2008.
Des divergences selon le genre et le statut socio-professionnel
L’étude du Credoc montre que les hommes perçoivent plus souvent l'IA comme une opportunité que les femmes, notamment dans le domaine de l'environnement (53 % contre 43 %) et de l'éducation (55 % contre 46 %).
Quant aux cadres, ils se montrent généralement plus optimistes : 60 % considèrent que l'IA favorise l'éducation et 56 % l'environnement. En revanche, les professions intermédiaires (67 %), les employés (66 %) et les personnes au foyer (69 %) redoutent les conséquences de l'IA sur l'emploi.
Une technologie encore en phase d'appropriation
La perception de l'IA semble évoluer avec le temps. Internet et les ordinateurs, qui suscitèrent au départ des craintes similaires, sont aujourd'hui largement acceptés. L'intelligence artificielle pourrait suivre le même chemin, au fur et à mesure que les Français en découvriront les usages et les bénéfices.
L'IA se déploie de plus en plus en France, notamment chez les jeunes et dans la sphère privée. Cependant, les réticences persistent, surtout en matière de confiance et d'impact sur l'emploi. Si cette technologie suit la trajectoire d'internet, il est probable que ces craintes diminuent avec le temps et une meilleure appropriation des outils par la population. Reste à voir comment les pouvoirs publics et les entreprises accompagneront cette transition pour en maximiser les bénéfices tout en réduisant les risques.
Quelles conséquences pour les communicants publics ?
L’essor de l’intelligence artificielle, notamment générative, transforme les métiers de la communication publique, particulièrement dans la création graphique et la production de contenus. Pourtant, les données montrent des écarts d’appropriation, en particulier entre les hommes et les femmes, ces dernières exprimant un plus grand besoin de formation et une certaine méfiance vis-à-vis de ces outils.
Dans un secteur où les équipes communication sont largement féminisées, il devient essentiel d’accompagner cette transition en proposant des formations adaptées et en démystifiant l’IA. Une meilleure maîtrise de ces technologies permettrait non seulement de réduire les inégalités d’usage mais aussi d’optimiser les stratégies de communication publique. Ainsi, l’IA, plutôt que d’être perçue comme une menace, pourrait devenir un levier d’innovation et de créativité pour les communicants.










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